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Ce SRAS a faim

1 juillet 2006

Sommaire du Blog

cliquez sur l'article qui vous intéresse et vous vous retrouverez à la bonne page !

Voici les articles principaux à orientation informative, vous pouvez aussi naviguer sur le blog en utilisant les "catégories" dans la colonne de gauche, vous découvrirez ainsi des posts sur la cuisine chinoise ou sur des épisodes marquants de mon expérience d'enseignante à Benxi. Bonne lecture à tous !


Les Articles de Chine du Nord


Shenyang, Ville Impériale
Liaoning, Région touristique sans touristes
Haerbin, Jilin
La rive Sud de Dandong  
La campagne benchinoise
Guojia Pu ville d’Emma
L'art en Chine, Dashanzi à pékin


Les articles de Benxi

Toile de fond
Les Odeurs Extrêmes
Le vieux Benxi, plongée dans les temps anciens
La première neige à Benxi


Les Articles de Thailande



Thailande 1/3 : trop de moustiques  
Thailande 2/3 : on commence à apprécier
Thailande 3/ 3 : tout le monde descend

Les Articles Pratiques



  Petit lexique culinaire chinois

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30 juin 2006

Petit Lexique Culinaire Chinois

Voici un article très bien fait qui regroupe les noms des plats principaux en chinois, en pinying, et en français.
Pas du tout superflu pour ceux qui voyagent pour la première fois en Chine ou qui n'ont jamais pu lire une carte de restaurant au débotté...

cliquez ici

27 juin 2006

Ecriture éphémère

Voyager en Chine, c'est surtout vivre dans les parcs. Les parcs sont des lieux de socialisation et de raffinement. On y pratique la musique traditionnelle, l'art des arts martiaux, la calligraphie, la peinture, on ydéguste aussi le thé en compagnie de ses amis. Un bon voyageur saura s'assoir sur un banc et attendre qu'on vienne s'enquérir pour peu qu'il montre un peu d'intérêt ; les Chinois n'hésiteront pas à vous inviter à un cours d'éventails si vous vous tenez près d'un groupe...


Dans les parcs, quand le soleil frappe le béton, il participe à l'art éphèmère de l'écriture à l'eau. A Beijing, un vieil homme s'adonnait à l'exercice ardu de tracer les caractères chinois en miroir à l'aide de deux énormes pinceaux trempés de l'eau de la fontaine :

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A Benxi, c'était une petite fille qui faisait l'admiration de la foule un jeudi d'été :

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27 juin 2006

La partie de cricket chinois

Les personnes à la retraite passent leur journée à jouer. Le jeu est une obsession, les paris interdits en Chine et les salles de Ma jiang privées pullulent à Benxi. Le soir, quand les rues sont chaudes et qu'on n'est peu pressé de rentrer dans la fournaise des appartements, on ralentit le pas en entendant les clics clics des dominos de Ma jiang. Femmes et hommes se pressent dans des salles exigües, éventrées sur la rue, et d'où s'échappent des paquets de fumée opaque. C'est un plaisir de rester muet derrière les portes battantes et d'épier les visages des joueurs tournés sans exception vers le plateau de jeu, tapotant leurs pièces et hypothétisant sur les combinaisons possibles.

Les enfants jusqu'à la fin de l'adolescence n'abandonnent pas  les jeux traditionnels des cours de récréation. On peut ainsi  voir des adolescents de 17 ans sauter à l'elastique ou  se combattre  au pierre, feuille, ciseaux.

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Le cricket cependant ne m'avait jamais paru répandu jusqu'à ce que j'accompagne Emma à son université. Une dizaine de monsieurs vêtus de blanc javelisé et chaussés de tennis fines anglaises en toile beige s'affrontaient à une variante du cricket qu'on connaît en Angleterre. Très poliment on nous offrit des sièges pour suivre une partie incompréhensible dont les règles nous échappaient totalement.                                    

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Des chapeaux moulés, les lunettes de soleil, des chemises impéccables, nous étions bien loin des populaires tripots. En un mot : un moment paradoxal dans une ville comme Benxi où la crasse et la poussière ont raison de nos civilités et de notre élégance.

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27 juin 2006

Le pique-nique d'adieu

La fin de l'année est là, je replie mes "qipao" et mes dentelles et je prends l'avion demain. Avant le triste départ, mes élèves m'ont emménée une dernière fois faire les folles au parc.
Here are the pictures of last sunday with my students !

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La classe de Français

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Emma, Emma, Marie

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Sandrine celle qui aimait les guns

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Un peu mouillées

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Un peu folle

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Un peu sages

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Valérie, Marie, Sandrine, Nancy, Louise et Emma

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26 juin 2006

Le concept de sécurité

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Un mot qui ne doit pas avoir d'équivalent en Chine à en juger par le trafic routier, les conditions de travail de certains ouvriers qui montent des buildings à l'aide d'échaffaudage de bambous, ou qui se balancent au bout d'une corde pour nettoyer les vitres d'un immeuble de 17 étages, ou encore qui refont l'isolement des toits à plus de trente mètres d'altitude sans harnais.

Mais il suffit aussi d'ouvrir une fenêtre, comme celle de chez moi à Xiaofang, pour admirer les ménagères taillant  bavette, à califourchon sur la rembarde. Je compatis à leur tâche, les fenêtres sont si sales que la lumière a du mal à pénétrer dans les appartements. J'en ai même vu une les deux pieds reposant sur la grosse boîte de l'air conditionné (voir la photo ci-dessus) au dessus du vide, faire ses carreaux.


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J'ai pour ma part expérimenté le grand frisson d'une marche arrière sur l'autoroute grâce à Monsieur Li. 500 mètres après la bretelle d'accés et son virage, il s'est rendu compte qu'il avait pris la mauvaise direction. Jugeant que la prochaine sortie était trop éloignée de l'endroit où il était, je dirais 5 kilomètres, il enclenchait sous mes yeux incrédules et ceux de Jean la marche arrière avant qu'on constate à l'unisson l'état clinique psychotique avancé du personnage et que nous nous jetions hors de la voiture sous les rires de Ping Ping et Yuan Yuan.

Moi qui prend l'avion dans deux jours, je prie le Seigneur, Bouddha and co., de m'épargner le frisson d'une marche arrière au royaume des nuages...

20 juin 2006

La conque

Connaissez-vous Aragon ? Le Paysan de Paris ? ou l'histoire d'une errance surréaliste dans l'esprit de Paris et ses rues virtuelles.
Le personnage fantasme l'illusion, l'imagination trompeuse, falsificatrice, il la magnifie et s'en sert pour piétiner comme il faut trois siècles d'empire raisonnable. Allégories, visions aquatiques chez le coiffeur, spectres angoissants aux Buttes Chaumont, animation des chapeaux dans leur vitrine : Paris ne se ressemble pas et c'est exactement pour cette raison qu'Aragon nous emporte dans ses Passages parisiens (Colbert, Dodat, Variétés). Traversée des mondes connus vers les lieux inconnus de l'imagination pour trouver nos vraies mensonges, nos vraies représentations du monde, c'est l'entreprise du Paysan de Paris dans l'esprit contemporain du Surréalisme.

Benxi est lui aussi un lieu d'inexpectance. Alors que je suivais les boules de pollen blanches qui agaçaient ma narine et ma sinusite chronique, je décidai de forcer le passage d'un mur de brique étrange qui délimitait un carré de 200 mètres de côté où aucun immeuble d'habitation n'était construit. Etrange, me dis-je, l'affaire veut le coup d'oeil. Je ne fus pas déçue en découvrant, devant un majestueux bâtiment du gouvernement récemment construit, planté comme une météorite arrachée à l'espace interstellaire, une conque géante.
Les eaux du globe m'eussent-elles emportées à cet instant que je n'en aurais pas été surprise, car que faisait ce cadavre de crustacé de 20 mètres de long et de 7 de haut au milieu d'un parc privé? Les ouvriers qui dévoraient leur déjeuner, me regardaient de leurs yeux de mérou comme s'il était impensable de trouver coquillage aussi gros.

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J'étais prise du plus gros des doutes et je cherchais en vain dans la conque les prédateurs prêts à surgir et à  se batailler pour mes tripes, le ciel ne virait pas au rouge et je n'étais pas entourée de liliputiens.
Je soufflai enfin.
Ce n'était donc pas Mandiargues qui tenait la plume, ce n'était qu'Aragon que j'entendais ricaner.

16 juin 2006

Shenyang, ville impériale

Saviez-vous que Shenyang s'appelait Mudken mais aussi Shenjing dans les temps passés ? "jing" signifiant "capitale", son étymologie rappelle son passé glorieux de seconde dame de Chine sous la dynastie Qing.

shenyang_location1Shenyang était l'une des trois capitale de l'empire Jin au 12e siècle avant de devenir la capitale de la Mandchourie en 1625 quand Nurhachi, père fondateur de la dynastie Qing, décide d'y construire son palais impérial après s'être emparé de Beijing. En ce temps Shenyang s'appelait Mudken et maintint sa position de seconde capitale pendant 350 ans.

Théâtre de lutte politique, la ville est tour à tour capitale de Chine du Nord, avant de céder ce titre à beijing à la fin du 17e siècle, puis capitale secondaire.

Les russes et les japonais en font aussi leur conquête au 20e siècle. Puis Shenyang devient la capitale d'un état fantoche pendant le Mandchoukou. l'invasion japonaise durera de 1931 à 1945.

En 1986, Shenyang accueille la première bourse de Chine. Grâce aux riches gisements de charbon, de minerai de fer et aussi non ferreux présents dans toute la province du Liaoning, la ville est un immense centre industriel ; malheureusement la modernisation effrénée a eu raison d'un grand nombre d'usines qui ont dû fermer leurs portes dans les années 2000.

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Statue à la gloire de Mao

Mais Shenyang, c'est aussi la ville natale de Gong Li, une ville très moderne avec un magasin Carrefour et un supermarché Métro, de grandes tours, un cinéma et très peu d'espaces verts.

On peut trouver la paix et le silence en allant visiter le Palais Impérial en plein centre-ville, dans le quartier le plus ancien. Désormais au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 2004, c'est l'un des sites les mieux conservés avec la cité impériale de Beijing. 

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détail d'un temple au palais impérial

Extension du Palais impérial des dynasties Ming et Qing, inscrit en 1987, le site devient Les Palais impériaux des dynasties Ming et Qing à Beijing et Shenyang. Le Palais impérial de la dynastie Qing à Shenyang est constitué de 114 édifices construits entre 1625-26 et 1783. Il comporte une importante bibliothèque et témoigne de la fondation de la dernière dynastie qui dirigea la Chine avant son expansion vers le centre du pays et le transfert de la capitale à Beijing. Le Palais impérial de Shenyang devint une annexe du Palais impérial de Beijing. Cet ensemble architectural remarquable représente un important témoignage de l’histoire de la dynastie Qing et des traditions culturelles des Manchous et des autres tribus du nord de la Chine. 

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dsc01781Autre coin de détente dans cette ville trop animée à mon goût, les tombeaux Qing sont eux aussi classés au Patrimoine de L'Unesco. "Bei ling", le tombeau du Nord est le plus impressionnant, il fut construit pour accueillir la dépouille d'Abahai. A l'est, le "Dong Ling" ou tombeau de l'est, est la dernière demeure de Nurhachi.


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rampe d'escalier sculpté

16 juin 2006

Kim Sun et les autres

Jean-Marc, en évoquant le nom de Kim Sun, m'a rappelée, je ne sais pourquoi ni comment, à un souvenir télévisuel chinois.

Comme il n'y a que deux chaînes à regarder en Chine, celle sur la copulation du monde animal, ersatz de chaîne porno, gratuite et diffusant en boucles ses programmes pour les insomniaques, et celle qui présente des documentaires sur la Chine d'avant ou d'aujourd'hui, je zappais entre les deux dans ma chambre d'hôtel miteuse où ni l'eau chaude, ni l'électricité ne fonctionnaient, terrée au fond de ma couette louche.

Je me décide pour un documentaire sur un adolescent de Chine du Sud qui passe ses journées à attendre du travail dans les chantiers et à attendre sur des bancs, ou adossé contre des murs, tandis que la caméra tourne en plan séquence fixe.

L'adolescent après avoir traîné ses vieilles fausses Nike, grisées par la pluie boueuse, dans deux trois bars où il finit les assiettes des clients peu affamés, nous mène à un batiment administratif quelqconque dont le hall est ouvert au public et présente une collection de portraits et de photos à la gloire du Communisme. Chose bien banale en Chine.

La caméra, toujours en plan séquence, ose un travelling derrière le dos du jeune homme qui s'arrête devant chaque photo de Grand Homme, la mine sérieuse et pensive. Lénine lui inspire respect et modestie, et il reste bien trois minutes avant de rendre le même hommage à Staline et Mao.

Mais au lieu de couper là sur ce plan plein de cérémonie, l'adolescent continue sa visite du mur et quitte le premier Président de la République de Chine pour un dernier objet qui  attisera en lui le même sentiment de religiosité : un bouton d'alarme incendie. C'est ce petit cadran rouge, d'une grandeur de 10 cm sur 8 cm, qui retient son regard le plus longtemps dans le plan séquence du documentaire.

Peut-être la couleur rouge l'a-t-elle induit en erreur ? Peut-être le souvenir de l'incendie ravageant Carthage donnait à notre héros des idées d'une autre révolution ? Qui sait ?

Reste que ce documentaire, qui n'est pas flatteur s'il veut établir la réussite sociale de la Démocratie chinoise, et particulièrement cette séquence sont le témoignage le plus subversif qu'il m'ait été donné de voir en Chine.

Ah ces Chinois, artistes malgré eux, révolutionnaires dans l'âme !

 

13 juin 2006

La traduction

Voici un court extrait d'un comics dessiné par Guy Delisle, SHENZHEN, qui met en images son expérience dans une des régions les plus dynaliques de Chine. C'est le livre de l'expat' par excellence.  Indispensable pour préparer le désenchantement  qui attend tout occidental  attiré par les lanternes rouges de l'Orient. 
Ici, le personnage est un animateur de dessin animé à la tête d'une équipe de dessinateurs chinois. L'extrait montre bien comme il est malaisé d'avoir une communication directe avec ses locuteurs, car on ne sait pas vraiment ce qu'il se passe une fois que les traducteurs ont en main notre message.

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10 juin 2006

le vendeur de chaussettes

Dans les trains chinois, tous les voyageurs ont un jour croisé la route d'un vendeur de chaussettes qui s'escrime avec une lime à ongles à démontrer que sa chaussette est indestructible... Un question perdure : nous vend-il la chaussette super résistante qu'il maltraite ou l'échange-t-il contre une chaussette beaucoup moins résistante ?

10 juin 2006

Faux et usage de Faux

Le lycée emménage dans de nouveaux locaux l'année prochaine dans le quartier le plus chic de la ville qui accueille les villas des amis du Parti. Rutilant, clinquant, aménagé pour recevoir tous les élèves en internat, l'administration a tout fait pour que "yi zhong" qui était classé deuxième meilleur lycée de la ville passe au premier rang. Je me souviens encore de Rasch, cet occidental si bien sinoisé, ou si vous préférez l'homme qui m'a embauchée, répétant à l'envie :

- "Yi zhong est le meilleur lycée de Benxi, tu verras. On pourrait le comparer aux grands lycées parisiens."
Ma mère, plus fière que moi encore, fortifiait l'écho de Rasch de sa voix de prof :
- " ma fille part en Chine travailler dans le Louis-le-Grand de la Chine du Nord."
J'en ris encore dans mes heures d'ennui profond.

p5110046Quand la mère m'a rendu visite en mai, elle ne s'attendait pas à trouver la crasse, la nonchalance, le désintéressement que je m'escrimais pourtant à lui décrire au téléphone. Une heure dans ma classe suffit à la convaincre de ma bonne foi. Les chaises cassées empilées au fond du couloir, la poussière accumulée et jamais nettoyée mais seulement déplacée par les balais-éponges et les seaux d'eau des élèves quand le jeudi, je criais que j'en avais assez de toute cette saleté, tout cela brossait un bien triste tableau.

Lors des premiers cours, je ne comprenais pas pourquoi les élèves rechignaient à s'assoir sur les chaises, pouquoi ils prenaient des mines dégoutées quand je leur ordonnais d'arrêter leurs simagrées.

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mon bureau

En  mai, j'ai investi dans des produits de nettoyage et nous avons passé cinq heures à nettoyer  la salle de classe avec Suzanne  à coups de détergent et de  poudre pour machine à laver. Les trente-huit yuans investis me furent remboursés trois semaines après, mais ô combien j'ai bataillé pour expliquer qu'il n'était pas précisé dans mon statut professionnel que je devais nettoyer ma classe à quatre pattes, les genoux pillonés par le béton mal dégrossi qui nous sert de sol.

Un directeur, qui fume beaucoup de cigarettes, fit remarquer à Catherine que je dépensais beaucoup d'argent pour la classe. Un lecteur CD à 320 yuans, puis 38 yuans de produits ménagers. Pourquoi donc le professeur d'anglais Matthew ne dilapidait pas lui aussi la fortune du lycée ?
Il est vrai  comme le professeur américain, cet ovni humain, tombé par hasard à Benxi, sans qu'il sache bien pourquoi il fallait sortir de son appartement une fois par jour et aller au lycée pour enseigner, j'aurais pu faire écouter du jazz à mes trois élèves et leur jouer de la guitare pendant les heures de cours puisque de toutes façons ils ne veulent pas travailler, et j'aurais pu emprunter le lecteur CD à ma collègue de français qui a lutté dur pour l'avoir, mais dans ce cas, le lecteur CD n'aurait pas existé, je n'aurais pas pu écouté du jazz dans ma classe et je n'aurais jamais pu être sacré le plus gros "glandeur de tous les temps" par ma collègue de français combattive, virulente et sanguinaire!

Un autre directeur, qui voulait venir empuantir l'air si frais de ma classe depuis qu'elle avait été nettoyée, vint déposer son nuage de nicotine dans le couloir, en prenant soin de ne pas ouvrir une seule fenêtre. Il restait devant le pas de porte de la salle de classe, effrayé du monstre que je suis. Il appela Catherine pour lui demander si maintenant qu'on avait les produits, on pouvait nettoyer les couloirs et les toilettes du bâtiment.
Si j'avais su les grossièretés qu'il osait murmurer à Catherine, j'aurais foncé dans son tas d'os et de graisse pour l'expédier au pays de Tchernobyl où il aurait fini avec quatre jambes et douze pairs d'yeux.
Malheureusement, je ne bénéficie pas de traduction simultanée et je dois arborer un sourire respectueux tout le long d'une conversation chinoise. Catherine refusa net.

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Pour l'honneur de l'Education Nationale, je conjure Louis-Le-Grand de poursuivre en justice les gens qui utilisent à mauvais escient la marque de prestige "Louis-le-Grand made in Paris". L'heure est à l'inquiétude, mes amis. La frénésie des "faux" frappe partout en Chine, faux Vuitton, faux Nike et maintenant faux Louis-le-Grand. Prenons garde à ce que la marque "made in china" ne s'ouffre pas à son tour de cette endémie.

7 juin 2006

Inauguration d'un restaurant

Comment attirer le chaland ? Vous remarquerez que les Chinois aiment aussi les harangues publiques...


7 juin 2006

Les animaux du zoo de Benxi

Les lions, les ours, les gros comme les petits animaux sont exposés toute l'année au zoo de Benxi et font un des spectacles les plus misérables qu'il m'ait été donné de voir. La musique n'est pas une bande son ajoutée à la vidéo mais a été enregistrée in situ ; la mélodie qu'on entend passe en boucle toute la journée...

J'utilise ici la vidéo de David qui nous a quittés, à raison, pour Suzhou et un vrai travail avec de vraies salles de classe et de vrais élèves. Bonne chance David !




4 juin 2006

Guojia Pu, la ville d'Emma

Le Velvet Underground dans les rues de Benxi, ma fenêtre ouverte sur la ville.

p5310013A une heure de Benxi en bus se trouve le village familial de Ma xing. Un grand axe brise le hameau d'habitation en deux et des trois tonnes soulèvent des kilos de poussière jusqu'au septième étage de l'immeuble où habitent les parents d'Emma. Ni clés, ni sonnette, ni lumière, on entre chez soi, chez le voisin et tous les sons se mêlant on se sent partout à la maison.
Deux minuscules pièces où des objets s'empilent jusqu'au plafond : à gauche la chambre des parents qui inclut le salon télé, la salle à manger, le dressing, la chambre d'amis dans 15 m² ; tout de suite en entrant, après avoir enfilé les chaussons, on atterrit dans un couloir dallé de carreaux blancs faciles à nettoyer ; des légumes trempent dans des bassines d'eau, une gigantesque cuve d'un mètre vingt recueille l'eau pour la semaine que le père va chercher dans les montagnes sur sa mobylette ; et tout au bout de ce couloir une avancée véranda où la mère cuisine et se retourne vers nous, hâchoir en main. Les jiao zi sont roulés, la viande pour le lendemain repose dans un bol au soleil, il y a plusieurs années que le frigo est cassé et qu'il abrite les sauces préparées à l'avance, les pattes de canard, les cous de poulets, et les blocs de tofu.

L'eau bout, le père devrait bientôt arrivé avec quatre bières, une par personne, qu'il finira par boire à lui seul. De la fenêtre, on aperçoit l'usine où il travaille , les grandes cheminées. Toute la famille est d'origine paysane mais grâce à son service dans l'armée de terre pendant dix ans, il a pu échapper à la dure condition d'éleveur/agriculteur. Maintenant, il travaille la nuit et parfois le jour comme simple ouvrier, alors m'explique-t-il quand il a une journée de repos comme le lendemain, il en profite pour dormir.   

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Le père d'Emma à 20 ans et sa mère alors infirmière

C'est le jour de la fête du dragon, ce jour-là, on mange des zhong zi, ces petites pyramides de riz roulés dans  une feuille de maïs et truffées d'une datte.
A table, l'accent du Nord est fort, je dois me concentrer pour comprendre ce qu'on me demande et toute la généalogie familiale qu'on essaye de me retracer sur neuf générations. Le dîner est simple, je mange jusqu'à sentir mon ventre se rebeller, mais je sais que je n'échapperai pas à la mère d'Emma qui surveille le niveau de mon assiette, observe ma technique de baguettes, approuve satisfaite et m'exhorte à reprendre des raviolis.


p5310015Elle ne parle pas beaucoup, elle se tortille sur sa chaise, honteuse du sein qu'il manque sous son t-shirt, tandis que son autre lourde mamelle lui pend en-dessous du nombril.
Elle me montrera plus tard les photos où elle porte une perruque, les cheveux qui lui manquaient, tandis qu'Emma complètera le récit en racontant comment toutes les maladies qui les ont touchées elle et sa mère, ont appauvri la famille, qui aurait pourtant pu avoir une belle retraite. C'est trop tard.
Je suis fière des progrès d'Emma en français, elle ira loin. Les parents savent qu'elle sera l'enfant de leur avenir, celui qui leur paiera des voyages.

La grand-mère habite à quelques mètres à côté du marché municipal ; toute le reste de la famille maternelle loge dans un local de l'usine, censé être un logement temporaire, centre d'hébergement pour ouvriers. Depuis 20 ans qu'ils vivents là, ils n'ont jamais vu de lumière dans les escaliers, ils utilisent des lampes de poche pour passer d'un appartement où on regarde la télé, à un autre où on joue au Ma zhong, ou encore à celui où on reçoit pour la fête du Dragon.

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p5310017Toute la famille vient saluer la grand-mère de 75 ans assise sur son lit à barreaux, sur le couvre-lit jauni par les faiblesses de l'âge. On se pousse pour s'assoir sur le lit de la grand-mère, les jeunes chahutent, Emma avec. C'est un bordel sans nom. Un oncle habité par le démon, me dit-on, vient m'écraser les doigts dans sa pogne pour me souhaiter la bienvenue puis il fume son paquet de cigarettes dans la chambre avant de repartir. Quatre générations sautillantes. Emma crie, la mère d'Emma s'époumonne et la grand-mère tente de gueuler quelque chose en rapport avec la série télévisée qu'elle regarde. N'aimant que le sucré, on est passés à la patisserie lui acheter des gâteaux qu'elle enfourne dans sa bouche après avoir dédaigné les plats de la tante, humiliée du refus, qui s'énerve à emballer les restes dans des torchons en marmonnant. p5310026

Je m'en vais chez les voisins dire bonsoir, puis on marche dans la nuit avec Emma. C'est très calme ici, rien à voir avec les couleurs nocturnes de Benxi. Des rues comme des coupes-gorges mais sans assassins pour les hanter.

Les parents rentrent et étalent des centaines de photos pendant plus de deux heures. Nous nous endormons dans la même salle. Sauf moi. Le père a un sommeil agité, il parle, il crie et il ronfle comme jamais je n'ai entendu quelqu'un ronfler. A deux heures du matin, je capitule. Je réveille Emma et nous bougeons le matelas dans la cuisine. Les allers retours n'arrêtent pas de la nuit aux toilettes. La promiscuité a quelque chose de rassurant dans cet univers confiné. On se réveille à 6 heures avec un déjeuner gargantuesque et je dis au revoir à ces gens avec qui j'ai vécu si proche, partageant leur intimité sans le vouloir.

3 juin 2006

Jeu d'enfant

Dans la rue, les enfants jouent à d'étranges jeux à l'heure du déjeuner, c'est assez intense. Que quelqu'un m'explique s'il comprend les règles

3 juin 2006

duo de Kung Fu

encore du Kung Fu. Voyez la mère qui est derrière l'appareil photo,elle n'a de focale que pour sa fille ! Et pourtant Sammael est bien plus beau. C'est l'amour ça vous transfigure un être, n'est ce pas maman ?
30 mai 2006

Sammael ait du kung fu dans un train chinois

30 mai 2006

Musique au parc

Pour les amateurs de musique traditionnelle, au détour du parc à 7h voilà ce qu'on peut entendre:

30 mai 2006

Pique nique et water gun Fight Party

Here the pictures of Monday night and of a pic nic with the students under the rain of course...

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L'équipe

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                                         Girls' Team

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And the pic nic now...

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The brave ones

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Nicolas la star              Les Garçons

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